HUMPTI DUMPTI

23 avril 1992. Cette date marque la fin de l’aventure commune d’Eric avec les Deadly Toys et presque instantanément, le début de la période Humpti Dumpti.

Ce groupe est déjà formé de membres expérimentés : Alain Auzer à la batterie avait déjà participé à deux singles de Dyplomatic, sorti sur le label Comotion au début des 80’s. En outre, le guitariste J.Marie Badel, avait sévi dans Le Dahut, formation bien connue du public régional. Philippe Leblanc (chanteur, auteur et bassiste) avait emmené ce petit monde jusqu’à la signature d’un contrat d’édition. Une licence de distribution plus tard, le groupe, alors enrichi du claviériste Cédric Bablet (que remplacera Eric) disposait de bons atouts pour percer au niveau national.
La technique instrumentale était manifestement supérieure et l’ambiance générale était plus studieuse. Les enjeux y étaient plus grands mais la pression plus forte aussi.

La venue d’Eric se fit par l’entremise d’Alain, le batteur. Une complicité naturelle était très vite née entre les deux musiciens et ne s’est pas démentie par la suite.

Après quatre années d’un parcours, certes enrichissant mais erratique, Eric voulait passer de nouvelles étapes. Il voulait apprendre, toujours, et vivre des expériences que les Deadly ne pouvaient, alors, pas lui proposer. Dans Humpti Dumpti, le son était moins rock et le chant en français le déconcerta au début mais le plaisir de participer à un édifice musicalement stable le comblait amplement en retour. Il apprit beaucoup au sein de ce groupe durant les 18 mois que dura la collaboration.

Une première mouture, très ‘eighties’ (trop ? … On était en ’92 et un retour des guitares se faisait sentir) du single ‘Lovsong’ n’avait pas rencontré le succès escompté auprès des radios. Il fut décidé de le réenregistrer.
La session reste pour l’ex-Deadly, un souvenir mémorable. Trois jours passés aux studios ICP à Bruxelles (Ixelles, précisément !) entre les instruments vintage et les rencontres  J.Louis Aubert terminait son premier album solo et Bashung mixait un titre dans le studio A). Les appartements spacieux et l’accueil (exceptionnel !) confirmèrent la réputation des lieux.
Là encore, ce fut l’occasion d’apprendre, de regarder.

‘Lovsong’ sortit chez Polydor. Une tournée des forums FNAC et une autre des radios furent organisées.
Un titre en Live sur France Inter, un concert pour la Fête de la Musique à Paris en ‘93, un autre au Stade de Villeneuve-d’ascq (Lille) devant 15000 personnes plus d’autres dates en Rhône-Alpes s’ensuivirent.
Malgré ces efforts, le titre phare, déjà présenté, ne représentait plus le même intérêt pour les médias. A cela s’ajouta une distribution quelque peu laxiste. Dans ce contexte, à quoi bon faire de la promotion si l’on ne trouvait pas le disque dans les bacs ?! Le Net n’était pas encore accessible aux musiciens et l’industrie musicale se souciait – déjà – plus des gains générés par les innombrables compilations que des artistes en ‘développement’.

Un album fut pourtant maquetté par le groupe. Un enregistrement en live qui avait valeur de production définitive car un nouveau son s’était forgé. Eric avait trouvé sa place, réussissant à proposer son jeu énergique tout en s’inscrivant dans une continuité. Cela ne suffit pas et l’aventure s’arrêta.
Plus tard, Eric fit appel à J.Marie Badel pour enregistrer le premier single de Bloom puis Alain les rejoignit et une nouvelle aventure commença.